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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 21:30
Au sujet de LA CHAIR ET LE SANG, de Paul Verhoeven
Impala / Riverside Pictures / Orion / 20th Century Fox, 1985

Une question non d'époque mais de nature
D'aucuns disent que c'est le chef d'oeuvre de son réalisateur Paul Verhoeven. Je ne m'y connais pas assez pour le savoir mais la jaquette du DVD ment quelque peu en prétendant que c'est là le film le plus violent jamais tourné. Verhoeven lui-même a filmé des scènes de violence au moins aussi éprouvantes que celles que l'on voit ici.

Verhoeven est un réalisateur captivant, au sens premier du terme : il nous prend littéralement à la gorge. Je n'ai pas vu tous ses films mais je reste marqué (à vie ?) par Robocop et, dans une moindre mesure, Basic Instinct. Le second peut-être parce qu'il est sorti un 8 mai (1991 ?)... jour de mon anniversaire. Le narcissisme s'exerce partout (lol) ! Mais le premier pour une scène en particulier, d'une violence, précisément, qui dépasse à mes yeux celle que Verhoeven expose dans La Chair et le Sang. C'est la scène où Peter Weller, qui joue un policier coincé par la bande de psychopathes de Kurtwood Smith dans un entrepôt abandonné dont elle a fait son repaire, est criblé de balles à bout portant par les malfrats. Smith plaque au sol le bras de Weller à l'aide de son pied et tire sur sa main... qui explose littéralement. Je ne devais pas être très vieux quand j'ai vu ce film pour la première fois et cette scène m'a profondément marqué. Elle représente pour moi comme une cristallisation de la violence qui nous guette au coin de la rue (et dont l'actuel procès des meurtriers d' Ilan Halimi, le tristement fameux "gang des barbares", est la preuve la plus terrifiante).

Tous les films de Verhoeven ont cette violence, comme ils ont la nudité en ligne de mire. Violence bestiale et violence du sexe sont conjuguées dans ses films, et s'y ajoute dans La Chair et le Sang une violente diatribe contre la religion. Le Moyen-Age paraît être évidemment un terrain de jeu particulièrement adapté à la violence graphique du réalisateur, mais celle-ci s'accommode tout aussi bien d'une planète lointaine (Starship Troopers, où la barbarie transportée dans un futur aux faux airs aseptisés témoigne d'une vision pour le moins pessimiste de l'homme) ou d'une mégalopole moderne (Basic Instinct, où le soufre sexuel exacerbe la violence toujours primitive). En se situant également dans le futur et en choisissant aussi pour cadre une mégalopole, Robocop se situe bien sûr au confluent de ces deux terrains de jeu ; la distance avec notre société actuelle n'y est pas si grande : le désordre y est simplement exacerbé et la violence n'en est que plus terrible. Au contraire d'un Terminator qui stylise la violence en en faisant une "affaire privée" opposant quelques happy few, Robocop s'appuie sur une violence globale, qui affecte les gens ordinaires et n'épargne personne. L'opportunisme et la corruption des "exécutifs" s'y nourrissent en parasites de cette insécurité "ordinaire" dont nos hommes politiques font aujourd'hui leurs choux gras.   TLP
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commentaires

K
Bonjour à vous. Tiens, mais comment suis-je donc arrivé jusqu'ici ? C'est intéressant ce blog. Mais, décidément... ces références, et puis l'arrivée de la télé chez Mémé, et puis ce fanzine Arrêt sur séries, et puis... c'est curieux, il me semble connaître cet univers. Mais d'où ? On s'interroge. Se pourrait-il, d'ailleurs, que les trois lettres "TLP" qui concluent chaque billet soient autre chose qu'une ponctuation ? Une sorte de marque ? Des initiales ? Oui, espérons que la suite de ceci nous en apprenne davantage ! Incidemment, on sera curieux, aussi, de la suite des articles. Sinon, vous avez beau temps ?
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